La synthèse des couleurs est un concept qui n’est pas toujours facile à comprendre quand on est simple utilisateur des services d’une imprimerie. Pourtant, cette synthèse est à la base de la quadrichromie. Autrement dit, de l’impression offset. Par conséquent, mieux comprendre comment se forment les couleurs ne peut qu’améliorer, incontestablement, le dialogue entre donneurs d’ordre de travaux d’imprimerie et imprimeurs.

C’est, entre autres, une synthèse des couleurs différente qui explique la différence de rendu entre les couleurs d’un écran informatique et les mêmes couleurs imprimées sur papier.

 

Origine des couleurs

Les couleurs ne naissent pas de rien. Elles correspondent à des ondes électromagnétiques qui se situent dans le spectre visibles et qui se propagent dans l’espace chacune avec une fréquence différente. D’évidence, leur nombre est limité.

Alors comment se fait-il que le nombre de teintes disponibles soit quasi infini ? Eh bien, c’est parce que ces teintes résultent d’une synthèse de couleurs.

Autrement dit, on mélange des couleurs entre elles et on obtient autant de couleurs nouvelles qu’on veut. Le problème est de savoir comment on procède pour mélanger ces teintes et quelles teintes on utilise de préférence. C’est à partir de là qu’on parle de synthèse additive des couleurs et de synthèse soustractive des couleurs.

 

Synthèse additive des couleurs

Mélanger des couleurs en les superposant, c’est ce qu’on appelle faire une synthèse additive. Le principe est ainsi de combiner un faisceau lumineux avec un ou plusieurs autres faisceaux lumineux. Et, c’est, par exemple, l’addition de tous les faisceaux du spectre visible qui donne la lumière blanche.

Sans surprise, c’est sur ce principe que reposent les écrans couleurs des ordinateurs et autres appareils numériques, tablettes et smartphones.

 

Mode colorimétrique RVB

Cependant, toutes les couleurs ne sont pas utilisées pour faire une synthèse additive. En effet, on utilise essentiellement le rouge, le vert et le bleu. Raison pour laquelle, on les qualifie de couleurs primaires.

On dit alors que le mode colorimétrique des écrans informatiques est un mode RVB. Ainsi toutes les couleurs qui apparaissent sur un écran sont un mélange spécifique de ces trois couleurs de base.

 

écran-informatique
écran informatique

 

Ce mélange convient bien dans un environnement numérique, fait de cristaux liquides et de LCD, car il permet d’obtenir un bon rendu à l’écran, largement suffisant à l’oeil humain, tout en consommant un minimum de mémoire informatique.

C’est ce que permet de constater le gamut, autrement dit le diagramme de chromaticité, de n’importe quel écran d’ordinateur. C’est ce qui facilite, notamment, les téléchargements et réduit leur durée. Cette particularité est fondamentale pour le e-commerce.

En effet, il y a de fortes chances pour qu’une page web qui prend trop de temps à être téléchargée soit rapidement abandonnée par les internautes venus en visiteurs sur la boutique web. Mais, cette contrainte n’a pas de raison d’être quand on passe à l’impression papier. Elle est même contre-productive. C’est pourquoi l’impression papier à partir d’un écran est la plupart du temps très décevante.

Le fait est que l’imprimerie utilise une autre synthèse de couleurs, plus performante, qui s’accommode mal des informations restreintes des données RVB : la synthèse soustractive.

 

Synthèse soustractive des couleurs

C’est le procédé utilisé par les imprimeurs et les peintres pour composer leurs teintes. Il consiste à partir d’une masse de pigments qui comprend toutes les couleurs, à s’appuyer sur la faculté physique de la matière d’absorber ou de réfléchir les ondes lumineuses selon leur longueur d’onde et à dégrader cette masse pour obtenir la couleur voulue.

Ainsi, par exemple, le noir résulte d’une absorption de toutes les ondes lumineuses qui touchent la matière qui « l’émet ». C’est ce qui est à l’origine du phénomène physique des « trous noirs »

Autrement dit, pour obtenir une couleur particulière, il convient de dégrader progressivement la matière, en l’occurrence, la masse des pigments, et donc d’en soustraire des éléments, pour obtenir cette couleur. On agit de même pour obtenir une couleur primaire. 

Quelles sont les couleurs primaires ?

La notion de couleur primaire est une notion fondamentale. Une couleur primaire est une couleur à partir de laquelle on peut obtenir toutes les autres couleurs et qu’on n’obtient par aucun mélange. C’est pourquoi on dit aussi qu’il s’agit d’une couleur pure. 

En imprimerie, on distingue trois couleurs primaires : le Cyan (bleu), le Magenta (pourpre) et le Jaune. Dans ce cas de figure, le vert n’est plus considéré comme une couleur primaire.

 

Mode colorimétrique CMJN 

Les trois couleurs primaires, le Cyan, le Magenta, le Jaune, constituent le socle du mode colorimétrique utilisé par les imprimeurs et les peintres. Mais, ces couleurs primaires ne suffisent pas à définir le mode colorimétrique. Il faut y ajouter le Noir qui n’est pas une couleur primaire. Ni même, d’un point de vue technique, une couleur. 

 

offset
Impression offset

 

A noter que le noir obtenu par le mélange des trois couleurs primaires n’est pas vraiment satisfaisant et ressemble à une nuance ou un niveau de gris. C’est pourquoi un Noir, en quelque sorte externe au trio des trois couleurs de base, leur a été ajouté pour former le mode colorimétrique CMJN.

 

Conversion RVB en CMJN

Compte tenu des différentes remarques qui précèdent, on comprend qu’on ne peut pas transférer tel quel un fichier informatique comprenant des images d’écran en RVB à un imprimeur pour servir à une impression offset en quadrichromie. Rappelons que ce type d’impression, incontournable pour l’impression de grandes séries, nécessite le  passage du document à imprimer sur 4 plaques. 

Ces quatre plaques, appelées couleurs quadrichromiques, correspondent respectivement aux couleurs cyan, magenta, jaune et noir.

 

Il convient donc de veiller à bien convertir le fichier RVB, transmis pour impression, en mode CMJN. Du moins, si on veut un rendu conforme à ses souhaits.

 

Le cercle chromatique

Composition du cercle chromatique

Il est indispensable si on veut être certain de bien accorder le couleurs entre elles. Il est composé de 12 teintes : 3 couleurs primaires, 3 couleurs secondaires et 6 couleurs tertiaires. Si on parle de cercle, c’est, que pour présenter ces 12 teintes, on les positionne habituellement sur la circonférence d’un cercle, dans un ordre respectant leur proximité. 

En bref, le jaune est placé, par exemple, entre l’Orange et le Vert. A noter que l’orange comme le vert sont des couleurs secondaires. C’est-à-dire que ce sont des couleurs qui résultent, à part égale, de deux couleurs primaires. Le Rouge et le Jaune pour l’Orange ; le Jaune et le Bleu pour le Vert

 

Le cercle chromatique
Le cercle chromatique

 

Quand la couleur est issue du mélange, toujours à part égale, d’une couleur secondaire et d’une couleur primaire, on parle alors de couleur tertiaire. Le vermillon, couleur tertiaire du cercle chromatique est ainsi le résultat d’un mélange entre le Rouge, couleur primaire, et l’Orange, couleur secondaire.

 

Mode d’emploi du cercle chromatique

Le cercle chromatique est particulièrement utile dès lors qu’il convient d’associer plusieurs couleurs au moment de la réalisation d’un design ou d’une décoration. Il permet, notamment, d’éviter des assemblages de couleurs hasardeux. Mais, il permet, aussi, de suggérer des assemblages originaux. Outre, les associations monochromes, on peut ainsi faire des associations de couleurs complémentaires ou de couleurs triadiques. Ou encore, de couleurs chaudes et de couleurs froides

 

couleurs chaudes et de couleurs froides. 
couleurs chaudes et de couleurs froides.

 

Derniers éléments de variation, en plus de la teinte, la saturation et la clarté. La clarté d’une couleur dépend de sa luminosité. Plus elle est lumineuse, plus elle est claire. Autrement dit, la clarté dépend du blanc ou du noir qu’on y ajoute. Quant à la saturation d’une couleur, elle dépend de sa pureté. Plus elle est proche de la couleur originale, plus elle est saturée. Plus elle inclut de niveaux de gris, moins elle l’est. 

Ces éléments peuvent être traduits en coordonnées cartésiennes qui permettent de construire des espaces CIELUV et CIELAB. Ceci pour dire que le sujet est bien plus complexe qu’il n’en a l’air. Et qu’une fois de plus, même avec l’aide de logiciels de graphismes gratuits, on ne s’improvise pas facilement imprimeur. En tout cas, si on veut un résultat digne d’un imprimeur professionnel. 

N’oublions pas que certains ouvrages imprimés valent autant par leur qualité d’impression que par leur contenu. Et, à plus forte raison, quand le contenu est de grande valeur. C’est ce qui a servi de fil rouge, pendant toute leur vie, à des imprimeurs mythiques comme Pierre et Berthe Bricage, aujourd’hui disparus.  

 

En résumé 

Le nombre de couleurs possibles est infini. Mais, elles sont toutes issues des teintes figurant sur le cercle chromatique. Ce cercle est une sélection de 12 teintes pures ou saturées : 3 couleurs primaires, 3 couleurs secondaires et 6 couleurs tertiaires. 

Ces 12 couleurs peuvent être combinées selon différents schémas de manière à qu’elles soient associées de manière harmonieuse. Ces différents schémas peuvent, de surcroît, être modulés en fonction du degré de saturation ou de clarté retenu pour la teinte.

Pour choisir, les couleurs les plus appropriées à son projet, par exemple, de flyer ou d’affiche, on ne saurait trop conseiller de retenir un modèle personnalisable. Et si on veut mettre toutes les chances de son côté, le mieux est encore de s’adresser à des graphistes professionnels. A noter que quel que soit le choix fait, il est de la plus haute importance de vérifier avec un BAT le rendu proposé par l’imprimeur. 

La plupart du temps, ce BAT est gratuit, et ça peut éviter, entre autres, bien des cauchemars. C’est, en effet, un des principaux éléments à prendre en compte pour bien choisir son imprimerie

 

 

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