Aujourd’hui, la PAO est partout. Et, il y a de fortes chances pour qu’un graphiste ou un designer, professionnel ou amateur, utilise, par exemple, Photoshop, Illustrator ou Indesign. On le comprend.

Ces logiciels aident à réaliser de superbes maquettes. Les problèmes ne surviennent que bien plus tard. Quand il s’agit, entre autres, de passer au stade de l’impression.

Et là, si aucune précaution n’a été prise, gare à la déception ! Non pas que l’imprimerie ne soit pas assez bien outillée, mais tout simplement, parce que les indications qui ont été fournies pour l’impression sont, soit incomplètes, soit incorrectes. Or, il est facile d’éviter ce risque. Il suffit, notamment, de faire le bon choix du mode colorimétrique.

 

Mode colorimétrique définition

C’est la manière dont les couleurs vont se combiner pour créer une image. Cela peut se faire à partir de seulement 2 couleurs ou de plusieurs millions. Suivant le nombre de couleurs prises en compte, on distingue, ainsi, différents modes colorimétriques.

Par exemple, les modes RVB, CMJN, Index, Niveaux de gris ou encore Bitmap. Chacun correspond à un chiffrement particulier des couleurs.

 

Colorométrie RVB

Le mode RVB est celui que l’on retrouve sur tous les  écrans en couleur des matériels informatiques . Et donc de PAO. Il combine uniquement trois couleurs primaires : le Rouge, le Vert et le Bleu.

Cela permet de faciliter les téléchargements. On sait, par exemple, que des formats de fichier trop importants, à cause d’un excès de combinaisons de couleurs, ralentissent le temps de téléchargements. Or, ce temps influe naturellement sur le nombre de visiteurs. Plus les téléchargements sont longs, plus les visiteurs zappent.

 

RVB
RVB

Cela dit, cela n’empêche pas que pour chacune de ces couleurs, le mode RVB propose 255 teintes possibles, en fonction de leur intensité. De sorte qu’une intensité maximale pour chacune des valeurs aboutit à la projection d’un blanc intense.

A l’inverse, une intensité nulle aboutit à un noir profond. Par conséquent, pour obtenir, par exemple, un rouge vif, on a une intensité de 246 pour le Rouge, de 20 pour le Vert et de 50 pour le Bleu.

 

Colorométrie CMJN

C’est le mode utilisé pour les impressions papier en quadrichromie. C’est le mode des impressions offset qui sont utilisées pour les grands tirages. Et celui des impressions numériques utilisées pour les petits tirages.

Il combine quatre couleurs : le Cyan, le Magenta, le Jaune et le Noir. Le Cyan pour Bleu-Vert, le Magenta pour Rouge. On voit d’emblée les différences entre le mode CMJN et le mode RVB.

 

 Le mode CMJN a plus de couleurs , si on considère que le Noir est une couleur, et pas les mêmes. Mais, pas forcément plus de nuances. Et quand on combine deux de ces couleurs, on perd en lumière.

 

C’est pourquoi on parle de soustraction ou de synthèse soustractive. On dit Cyan parce « Cyan » est utilisé en chimie pour dire que le produit est « attiré par le Bleu ».

 

CMJN
CMJN

Normal donc, quand on parle d’encres. Quant au Magenta, il a une origine chimique, comme le Cyan. Ça ressemble au Rouge, mais c’est surtout la couleur d’un colorant appelé fuchsine.

A ces différences, il faut ajouter celle du dosage de chacune d’entre elles. On l’exprime en pourcentage. 0 % pour une teinte très claire, 100 % pour une teinte très foncée. Un rouge vif est ainsi codé : Cyan 2%, Magenta 93 %, Jaune 90 % et Noir 0 %.

 

Pourquoi passer du mode RVB au mode CMJN ?

Compte tenu des différences entre le mode RVB et le mode CMJN,  une impression papier est forcément différente de son image sur un écran d’ordinateur.  Une couleur « flashy » sur ordi peut devenir très terne sur papier. Par conséquent, rien d’étonnant à ce qu’un rouge vif « RVB » soit différent d’un rouge vif « CMJN ».

 

Pourquoi passer du mode RVB au mode CMJN
Pourquoi passer du mode RVB au mode CMJN

 

Autrement dit, si la maquette réalisée par le graphiste est uniquement destinée à illustrer des pages numériques, le choix du mode RVB s’impose naturellement. Mais, si cette maquette est simplement réalisée en PAO pour être ensuite livrée à un imprimeur professionnel, il convient de la faire en mode CMJN et cela, dès le début des opérations

C’est la seule façon d’avoir un rendu des couleurs conforme à ses attentes.

 

Comment passer au mode colorométrique impression ?

Tout va dépendre du logiciel de PAO utilisé pour faire sa maquette. Les plus courants sont Photoshop, Illustrator et Indesign.

 

  • Photoshop : il faut cliquer sur l’onglet « image », puis sur « mode », et enfin « couleurs CMJN ».

 

  • Illustrator : commencer par l’onglet « fichier », puis « mode colorimétrique », et terminer par « couleurs CMJN ».

 

  • Indesign : La particularité de ce logiciel est de prévoir le mode CMJN par défaut. Il en est de même d’ailleurs pour le logiciel QuarkXpress. Donc, il n’implique aucun processus de conversion. Sauf si on veut importer des images conçues dans un autre mode colorimétrique. Dans le cas d’Indesign, il faut alors passer par l’onglet « fichier », puis « assemblage », et finir par « lieux et images ».

 

Comment passer au mode colorométrique impression
Comment passer au mode colorométrique impression

A noter :
Il est également possible de convertir au mode CMJN des images enregistrées dans Publisher. Par ailleurs, on peut toujours faire une conversion à tout moment de la conception de sa maquette. Cependant, il est préférable, comme indiqué plus haut, d’éviter les aller-retours et de s’en tenir au mode colorimétrique choisi dès le début.

Enfin, l’enregistrement du fichier doit se faire au format PDF ou JPEG.

 

 

Pourquoi le choix d’un mode colorimétrique n’est pas suffisant

le choix d'un mode colorimétrique n'est pas suffisant
Le choix d’un mode colorimétrique n’est pas suffisant.

Veiller à choisir le mode colorimétrique CMJN pour une impression offset ou numérique en quadrichromie est nécessaire, mais pas suffisant pour obtenir une impression de haute qualité. En effet, pour qu’un rendu soit parfait, il faut également tenir compte de 5 autres facteurs clés :

  • Résolution des photos : elle doit être au minimum de 300 DPI. Il est donc conseillé de vérifier la qualité d’une photo enregistrée sur son ordi en cliquant, par exemple, sur l’onglet « fichier », puis « propriétés ». Et donc d’avoir un capteur adéquat.

 

  • Qualité du texte : il va sans dire qu’il doit être grammaticalement parfait. Un accord incorrect, une phrase mal construite, un vocabulaire approximatif, entre autres, ont un effet désastreux. Renforcé, si en plus, la typographie et la police de caractères sont inadaptées. Il ne faut donc pas craindre de lire et de relire un texte autant de fois que possible.

 

  • Mise en page : c’est également un point fondamental. A la fois d’un point de vue technique et d’un point de vue graphique. Sur le plan technique, il est absolument indispensable de tenir compte de ce qu’on appelle les « fonds perdus« . Les oublier, c’est prendre le risque de voir sa maquette indûment rognée au moment de son façonnage. Sur le plan graphique, la mise en page sert à valoriser, à leur juste mesure, et à hiérarchiser les textes et les photos qui constituent le document à imprimer.

 

  • Qualité du papier : Il y a papier et papier. A la différence d’un écran d’ordinateur ou de télévision, le document imprimé crée une relation sensuelle et olfactive avec la personne qui le prend en main. C’est la raison pour laquelle une impression papier est irremplaçable dans le cadre de toute démarche commerciale ou marketing élaborée. Les deux principaux critères sont le grammage, autrement dit l’épaisseur, et l’aspect, brillant ou mat.

 

  • Finitions : Ce sont les opérations qui viennent juste après celles de l’impression. Ce sont elles qui donnent la touche finale au document imprimé. D’où leur importance. Elles comprennent les finitions, proprement dites, et le façonnage. Les premières comprennent tout ce qui a trait à l’apparence finale du document, comme par exemple, le pelliculage, les vernis ou le gaufrage. Le second est relatif à tout ce qui a trait à sa forme finale. Autrement dit, à son assemblage, à son pliage ou à son massicotage.

 

En résumé, le point sur le mode colorimétrique

La qualité d’un document imprimé dépend de très nombreux facteurs. Le premier est naturellement le mode colorimétrique. Pour une raison simple, c’est que le mode en usage en imprimerie n’est pas le même que celui en usage dans le médias numériques.

Il est donc  nécessaire de convertir le mode RVB en mode CMJN  quand on veut un rendu couleur conforme à ses attentes. Et cela, dès le début des travaux graphiques.

Cependant, cette conversion n’est pas suffisante. Un document imprimé requiert une attention particulière dans le choix des photos, interprétation des couleurs,  la qualité des textes, la mise en page, le choix du papier et le détail de ses finitions.

Ce n’est qu’à ces conditions qu’un document, imprimé dans les règles de l’art, constitue un réel avantage comparé à d’autres supports de communication. De ce fait, il n’est pas inutile de recourir à l’expertise d’un studio graphique pour booster une action commerciale ou une publicité.

N’oublions pas, enfin, comme le confirme une récente étude que :

63 % des sondés préfèrent lire les catalogues de produits en version papier et qu’un courrier publicitaire, adressé à son nom, est, quant à lui, lu par 55 % des personnes interrogées.

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