Pourquoi la synthèse soustractive des couleurs en imprimerie est-elle une question si importante ?


Pour un utilisateur, habitué à travailler sur un ordi, comprendre ce que c’est que la synthèse soustractive des couleurs en imprimerie, ça peut aider à éviter bien de malentendus. Du genre pourquoi les belles couleurs du document obtenu après de longues heures de travail sur son ordi ne se retrouvent pas sur le document imprimé. Et si on vous disait que ça tient au fait que, sans le savoir, en changeant de format, on passe d’une synthèse des couleurs à une autre ? Car, c’est bien ce qui arrive quand on passe du mode colorimétrique RVB, celui de l’ordi, au mode colorimétrique CMJN, celui de l’imprimeur. 

 

Les deux synthèses de couleur

Quand on regarde autour de soi, les couleurs paraissent infinies. Pourtant, ce ne sont que des combinaisons multiples d’un nombre très réduit de couleurs primaires. Celles du spectre visible, pour faire court. Autrement dit, le violet, l’indigo, le bleu, le vert, le jaune, l’orange et le rouge, dont les longueurs d’onde varient de 400 nm à 800 nm. 

La synthèse additive des couleurs

C’est celle des écrans d’ordi et de leur mode colorimétrique RVB. Elle fonctionne en mélangeant des faisceaux lumineux. Comme dans les boîtes de nuit. Mais, pour des raisons pratiques, notamment de durée de téléchargement, les écrans d’ordi ne se servent que de trois faisceaux : le Rouge, le Vert et le Bleu. D’où le mode RVB. Jusque là, tout va bien. C’est hyper simple.

La synthèse soustractive des imprimeurs

C’est celle des imprimeurs. Là, ça se complique. Pourquoi ? Mais, tout simplement parce que les imprimeurs ne mélangent pas des faisceaux lumineux, mais des encres, autrement dit, des pigments. Quelle différence cela fait-il ? Eh bien quand on réunit ensemble tous les faisceaux de lumière possibles, on obtient du blanc, alors que si on fait la même chose avec des pigments, on obtient du noir. Etonnant, non ?

 

Les deux synthèses de couleur
Les deux synthèses de couleur

 

Qu’est-ce qui se passe exactement ?

La synthèse soustractive se réalise sur une lumière polychromatique visible en supprimant de cette dernière une ou plusieurs lumières colorées.

Répondent les manuels techniques. Et ils précisent :

Cette suppression se fait par absorption grâce à des filtres, des encres, des peintures, des lumières colorées correspondant à un ou plusieurs intervalles de longueur d’onde sur spectre visible.

Hum ! Pour faire simple, quand il y a synthèse soustractive : 

  • Le jaune absorbe le bleu.
  • Le cyan absorbe le rouge. 
  • Le magenta absorbe le vert. 

Autrement dit, par exemple, quand on mélange du jaune et du cyan, on soustrait le bleu et le rouge et ne reste plus que du vert. 

 

quand on mélange du jaune et du cyan
quand on mélange du jaune et du cyan

 

Les couleurs de la synthèse soustractive des couleurs utilisées par les imprimeurs 

Ce sont des couleurs normalisées. C’est quand même plus pratique ! Surtout quand on sait que l’emploi de ces couleurs est particulièrement important pour toute impression en offset.

La norme ISO retenue en imprimerie pour les encres

Les couleurs utilisées dans le cadre du mode colorimétrique CMJN sont donc définies par la norme ISO 2846 sous le titre : technologie graphique – couleur et transparence des gammes d’encre d’impression en quadrichromie. 

 

Les couleurs utilisées par les imprimeurs 
Les couleurs de l’impression offset

 

Signification de la terminologie CMJN – CYAN MAGENTA JAUNE NOIR

Cyan

Rappelons que le mot cyan renvoie à un préfixe ancien utilisé autrefois chaque fois qu’on voulait dire proche du bleu. Il dérive du grec ancien kuanos et du sanscrit shyam.

Magenta

Le mot magenta est le nom donné à un colorant de synthèse mis au point dans les années 1850. Avant que le mot magenta ne se généralise, on parlait aussi d’aniline rouge violacé, de fuchsine ou de roséine.

Noir

Le noir utilisé n’est pas le noir obtenu par la combinaison de toutes les couleurs primaires, mais un noir spécifique beaucoup plus intense.

 

Ce qu’il faut retenir en tant qu’utilisateur

Toute impression papier implique une synthèse soustractive des couleurs dès lors qu’elle a recours à des encres. Et cela, quel que soit le procédé utilisé pour les appliquer. 

De ce fait, tout transfert de fichier à un imprimeur, là aussi, quel qu’il soit, suppose une bonne préparation de ce fichier, et notamment, en ce qui concerne ses couleurs, la conversion du mode colorimétrique RVB et mode colorimétrique CMJN. 

Par ailleurs, plus que jamais, dès lors que le document imprimé est en couleurs, flyer ou affiche, il est souhaitable de contrôler son impression avec un BAT et donc de privilégier les imprimeurs  qui l’offrent gratuitement.

Enfin, comme le dit si bien Marie-Laure Bernadac, conservateur général honoraire, dans sa biographie sur l’artiste plasticienne Louise Bourgeois :

La couleur est plus fort que le langage. 

Elle mérite donc la plus grande attention. Il suffit de voir comment fonctionne une imprimerie professionnelle. Il est, par conséquent, plutôt recommandé de savoir choisir un bon imprimeur et, autant que possible, de se faire accompagner par des graphistes professionnels. Ne serait-ce, dans ce dernier cas, que pour bien associer les couleurs entre elles. Selon, entre autres, le cercle chromatique.

En bref :

L’impression en couleurs, ça demande beaucoup de sérieux pour être réussie.

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