Au départ, on ne sait pas trop ce qui fait la différence entre in lithographie et une sérigraphie. Et si on se le demande, on a tendance à répondre qu’une lithographie, c’est une litho, une reproduction, quoi, et une sérigraphie, un flocage sur un survêt’ de club. Comme on peut s’en douter, ce n’est pas tout à fait faux, mais c’est quand même, un peu plus compliqué.

 

Lithographie et sérigraphie : deux procédés d’impression complètement différents

C’est la première chose à retenir. C’est important parce que ça joue sur les coûts et donc sur les prix. Bon, on ne va pas revenir sur la pierre de Bavière pour l’un et les petits vers à soie pour l’autre.

Ni sur les grands artistes qui ont utilisé la pierre à graver pour dupliquer leurs œuvres, ni sur les Américains d’après le débarquement de 1944 qui se sont servis de l’autre pour faire leurs panneaux de signalisation. 

Et là, en fait, tout est dit. Une lithographie implique le recours à une pierre, « gravée » par l’artiste, qu’on presse ensuite sur un papier de haute qualité. Alors que la sérigraphie n’implique que l’emploi d’un cadre qui tend un tissu en soie, ou comparable à la soie, dont on a durci les parties qui ne doivent pas laisser passer l’encre.

Dans ce dernier cas, la technique n’est pas celle de la « gravure », mais celle du pochoir

 

Pochoir
Pochoir

 

Même si, dans l’un et l’autre procédé, on a besoin d’une pierre ou d’un cadre pour chaque couleur, quoique pour la sérigraphie, on peut arriver à faire tout, d’un coup, on voit bien que faire une lithographie va être plus coûteux que  faire une sérigraphie.

Pour une lithographie, il faut « graver » une pierre, avoir une presse adéquate et du beau papier. Pas besoin de tout ça pour une sérigraphie. On peut donc faire des tirages en sérigraphie à un coût nettement moindre qu’en lithographie. Donc, c’est moins cher à la sortie pour l’utilisateur. Oui, mais question qualité ?

 

Lithographie et sérigraphie : deux qualités d’impression différentes

Certes, une lithographie comme une sérigraphie est une façon de reproduire un même sujet à de nombreux exemplaires, mais cette reproduction est d’un genre particulier, car l’une et l’autre appartiennent à la catégorie des estampes. Elles en ont donc la qualité.

Rappelons qu’il est facile de distinguer une estampe d’une simple reproduction en vérifiant tout simplement la présence ou non d’une trame d’impression. On repère la trame à ses pointillés, lesquels peuvent être répartis de manière classique ou aléatoire. Dans ce dernier cas, la trame est dite stochastique.

 

Exemple de sérigraphie avec le diptyque Marilyn d’Andy Warhol

Côté qualité de l’estampe, la sérigraphie présente l’avantage de produire des aplats de couleur solidement encrés et bien définis. Par exemple, Andy Warhol s’en est servi de façon éclatante pour composer son célèbre diptyque Marilyn.

diptyque Marilyn.
Diptyque Marilyn

Il contient 50 images identiques de l’actrice Marylin Monroe. Les 25 de gauche sont toutes très colorées. Et les 25 de droite sont toutes en noir et blanc. Les premières représentent sa vie. Les secondes représentent la fin de sa vie et sa mort. Rien à voir avec une peinture à huile commerciale de Marylin.

 

Exemple de lithographie « outrenoir » de Pierre Soulages

Là où une sérigraphie détermine des zones précises, une lithographie crée des effets avec plus de nuances. Ces effets vont, en effet, dépendre de l’épaisseur du trait laissé par le crayon gras utilisé pour « graver », ou plus exactement, pour dessiner le motif à reproduire sur la pierre.

Cette technique permet ainsi de réaliser des dégradés de couleur qu’il est bien difficile de rendre en ayant seulement recours à la sérigraphie. Elle est particulièrement adaptée pour reproduire des œuvres tout en nuances de noir, dites pour cela outrenoir, d’un artiste comme Pierre Soulages

 

Outrenoir
Outrenoir

 

Ce qu’il faut retenir de la lithographie et de la sérigraphie

Lithographie et sérigraphie sont deux procédés d’impression différents pour faire des séries limitées d’estampes. D’une manière générale, une sérigraphie revient moins cher qu’une lithographie. Mais, même si les deux procédés permettent de réaliser des estampes de qualité, une lithographie donne plus de possibilités qu’une sérigraphie pour rendre les nuances de l’œuvre artistique reproduite.

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