L’imprimerie stochastique, qu’est-ce que c’est et à quoi ça sert ?


Y aurait-il des imprimeries bizarres dont le commun des mortels ignorerait l’existence ? Car, au hasard des navigations sur le net, il arrive qu’on tombe sur de graves explications à propos de l’imprimerie stochastique. Le mot fait rêver. Ou, à tout le moins, interroge. Y aurait-il un rapport avec la scholastique ? Ou à autre chose du même genre ? Allez, il est temps de donner sa langue au chat. Quand on parle d’imprimerie stochastique, on fait tout simplement référence à un mode d’impression. Lequel, pourquoi faire, ça ne peut qu’intéresser tous les utilisateurs. 

 

Imprimer une image

Depuis Gutenberg, tout le monde comprend comment on imprime du texte. On choisit une police de caractères et, hop, on imprime. Mais, une image ?  Et surtout une image qui doit servir à illustrer un texte ? Là, on n’a aucune police de caractères disponible. Et on reste avec sur les bras l’énorme difficulté posée par la reproduction de tons continus. Ceux d’une aquarelle, ou d’une photo, par exemple.

D’où le recours traditionnel à des graveurs d’estampes et à leurs procédés plus ou moins compliqués. Oui, mais quand on veut faire simple, comment fait-on ? Dans ce cas, la solution, c’est la trame. Autrement dit, la trame d’imprimerie ou la trame d’impression. Mais, encore ? Eh bien, l’idée c’est de transformer l’image en points. Et là, toutes les polices de caractères en ont. Génial, non ? Il fallait y penser ! Et c’est à Georg Meisenbach (1841 – 1912) qu’on doit le meilleur brevet dans ce domaine. 

 

Georg Meisenbach
Georg Meisenbach

 

Les deux types de trame d’imprimerie

Evidemment, s’il n’y avait qu’une trame, ce serait simple, mais il y en a deux ! L’une qu’on peut qualifier de basique et l’autre de sophistiquée. On l’aura compris, la trame d’imprimerie sophistiquée, c’est l’imprimerie stochastique

La différence entre les deux tient à la manière dont les points sont distribués pour faire l’image. Pour ça, il faut se dire que l’image à reproduire est divisée en une multitude de carrés de même dimension. C’est ce qu’on appelle la linéature. Dans chacun des carrés, on met des points.

S’ils sont disposés de manière régulière à l’intérieur des carrés, on a une trame de demi-teintes conventionnelle. Conventionnelle, parce que la plus fréquemment utilisée. S’ils sont disposés de manière aléatoire, on a une trame stochastique, c’est-à-dire, une imprimerie stochastique. Aléatoire est d’ailleurs synonyme de stochastique quand on se réfère à son étymologie. Le mot vient, en effet, du grec ancien stokhastikos que l’on traduit par aléatoire.

Quoi qu’il en soit, dans l’un et l’autre cas, il s’agit de tromper l’œil. A partir d’un nuage de points, l’œil reconstruit une image qui se rapproche de la réalité. En bref, plus il y a de points, plus c’est coloré et sombre, moins il y en a, plus c’est pâle et clair.

 

L'imprimerie stochastique
Les deux types de trame d’imprimerie

 

Avantages de l’imprimerie stochastique

Qualité de la reproduction de l’image

Disons-le sans attendre, le principal avantage de l’imprimerie stochastique, c’est la qualité. Une photo reproduite dans un journal n’utilisera jamais ce procédé. C’est pourquoi il est facile d’y discerner les points, sans même avoir besoin d’une loupe.

Mais, un catalogue d’exposition, jamais. Ce serait dénaturer les œuvres qui y sont présentées. Autrement dit, la distribution aléatoire, organisée par des algorithmes, des points de la trame d’impression stochastique est synonyme de finesse de la reproduction de l’image.

En concentrant les points pour les zones ombrées et en les espaçant pour les zones plus claires, l’imprimerie stochastique assure de meilleurs dégradés, ou une meilleure continuité, entre les différents espaces d’une image.

Ce que ne peut pas faire une imprimerie en demi-teintes où tous les points sont répartis à égale distance les uns des autres et ne diffèrent que par leur grosseur.

 

Elimination de l’effet moiré

Pour chacune des couleurs, CMJN pour ne pas les nommer, il est nécessaire de prévoir une trame d’impression particulière. Au moment de l’impression proprement dite, on superpose toutes les trames. Mais, comme on peut l’imaginer, cette superposition ne se fait pas n’importe comment.

Chacune des trames est superposée selon un angle différent. C’est ce qui permet notamment d’éviter l’effet moiré, c’est-à-dire de voir cette impression comme si elle était mal finie ou qu’on était soudainement devenu myope. Avec la trame d’impression stochastique, pratiquement aucun risque de ce genre.

 

Elimination de l'effet moiré
Elimination de l’effet moiré

 

Comment renforcer l’effet produit par l’imprimerie stochastique

Pour finir, l’imprimerie stochastique sera d’autant plus efficace qu’on aura pris soin de choisir une linéature adaptée et un papier de qualité. Par linéature adaptée, il faut entendre nombre de carrés à encrer avec les points répartis par les algorithmes. Plus il y a de carrés, plus la linéature est élevée et fine.

Pour ce qui est du choix du papier, d’évidence, mieux vaut retenir un papier comme le papier couché. Il assure notamment un excellent rendu pour les couleurs. Rappelons qu’il existe en brillant, mat ou satiné. 

 

En résumé

L’imprimerie stochastique est un mode d’impression qui permet une reproduction très qualitative des images. Cette qualité est due au procédé aléatoire utilisé pour répartir les points d’encrage. Enfin, plus la linéature est fine et plus le papier est de qualité, meilleur est le rendu. Ce qui suppose, naturellement, de choisir une imprimerie réellement professionnelle.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *