Les émoticônes poursuivent leur petit bonhomme de chemin. D’année en année, leur population s’accroît. C’est qu’on a tendance à les mettre à toutes les sauces. Certains ministres ne jurent que par elles et n’imaginent pas envoyer un tweet sans y avoir recours.

On le comprend. 144 caractères pour décider du sort du monde, c’est court. Alors, 3 ou 4 émoticônes en plus, ça aide. et ça peut éviter bien des malentendus. Et puis, au siècle de l’image reine, rien là de plus ordinaire.

D’ailleurs, même la Bible, premier ouvrage vendu dans le monde, a désormais sa version émoticônes. Alors, puisque, d’une manière ou d’une autre, elles sont partout et de plus en plus, comment s’assurer que l’impression des émoticônes soit bien faite ?

 

Les émoticônes, un truc de smartphone et de réseau social ?

Définition des émoticônes

Allez, et pour ne plus y revenir, les smileys sont des émoticônes. Mais, pas toutes les émoticônes. C’est une première chose. La deuxième, c’est qu’on peut dire aussi emojis. C’est pareil, mais en anglais. 

Bref, une émoticône est un pictogramme qui ajoute un sens supplémentaire à une communication non verbale. Ce sens peut correspondre à une émotion, c’est plutôt le rôle des smileys, ou à n’importe quoi d’autre, c’est le rôle des émoticônes, en général.

A noter que c’est comme ça que l’écriture est née, sous forme de glyphes imagés, sur les bords du Nil et de l’Euphrate, à l’époque de Sumer et des pharaons. Retour aux sources donc. Amusant, non ?

 

Origine des smileys

La première émoticône n’est pas toute jeune. On en a découvert une première trace dans le journal local de Malmédy.

C’est où ? En Belgique.

C’était quand ? Très précisément, le 2 septembre 1893.

Waouh ! ou plutôt (@@)! Bon, ça reste quand même rudimentaire.

Passons sur la pub de promo d’un film paru dans le New York Hérald Tribune du 10 mars 1953 et sautons directement sur le premier smiley de l’histoire typographique, celui crée par le  graphiste américain Harvey Ball en 1963. Là, pas de doute possible, c’est bien le smiley content, :), que tout le monde connait.

 

SMILEY HARVEY BALL
Smiley. Harvey Ball

 

Dommage pour Harvey, il n’en tirera aucun profit. Il n’avait pas pensé à le déposer. Le pauvre. Sniff :’-). Ce que ne manquera pas de faire, Franck Loufrani, quand il travaillait encore pour France Soir. L’idée de Franck était simple. Chaque fois que la nouvelle publiée par le journal était sympa, elle était précédée du smiley content pour orienter les lecteurs. Gros succès pour le titre, mais aussi, pour finir, pour Loufrani. 

Déposé auprès de l’INPI en 1971, le smiley content et ses autres congénères est devenu une marque gérée par The Smiley company, créée en 1996 et, aujourd’hui, dirigée par Nicolas Louffrani, le fils de Franck. Banco ! La firme fait maintenant partie des 100 premières boîtes à licences au niveau mondial.

Bon très bien, ça c’est pour les smileys. Traduit par frimousse ou par binette, selon l’Académie française. :< , euh, non, :> ! Lol. Pas inutile de consulter un guide de smileys pour ne pas se tromper dans le choix des symboles. Mais, et les autres émoticônes, alors ? Ce sont celles du Consortium Unicode.

 

Emoticônes du Consortium Unicode 

Au dernier recensement, elles seraient 3521 ! En janvier 2020, elles n’étaient que 3178, Les émojis, ça boom. Le dictionnaire Oxford l’a bien vu venir, puisqu’il a fait de emoji, le mot de l’année, en 2015. 

Bon, c’est quoi ce consortium ? C’est le groupement constitué par les Gafa et autres pour se mettre d’accord sur les émoticônes autorisés sur toutes les applis et tous les réseaux sociaux. C’est pourquoi, par exemple, l’emoji « I like », :-)),  est le même partout. Notez qu’on dira naturellement un emoji et une émoticône. ‘-) 

Par suite, c’est cette normalisation, qui intègre les smileys, associée au développement des réseaux sociaux, Tweeter, Instagram, Facebook, etc. qui explique l’essor de émoticônes et la généralisation de leur usage.

 

Les émoticônes, caractères spéciaux des polices de caractères

Suivant la version du progiciel de traitement de texte dont on dispose, pour intégrer des émoticônes dans un texte, il convient de placer le curseur, là où on veut l’insérer, de cliquer sur insertion, puis sur caractères spéciaux et à l’intérieur du menu déroulant de choisir emojis ou icônes. Ne reste plus alors qu’à sélectionner l’émoticône recherchée. A noter que si on n’y trouve pas son bonheur, on peut toujours aller s’en chercher d’autres sur une des nombreuses listes téléchargeables , souvent gratuitement, sur internet. 

 

Les émoticônes, caractères spéciaux des polices de caractères
Les émoticônes, caractères spéciaux des polices de caractères

 

Surveiller l’impression des émoticônes

Impression des émoticônes typographiques

Soit, elles font partie d’une sélection de caractères spéciaux, soit elles sont constituées d’un assemblage de caractères figurant sur tous les claviers des ordis, smartphones et autres tablettes. 

Dans ce cas, il convient principalement de s’assurer que les émoticônes sélectionnées correspondent bien au supplément de sens que l’on veut donner au texte qui doit être imprimé. 

Le smiley content 🙂 ne doit pas être confondu avec le smiley énervé > :  le smiley qui pleure :’-( ou encore avec le smiley gourmet 8=:-{). Mmmh, là c’est facile. Mais, il y a plus dur. Tenez, :-#|. Attention, le point ne compte pas. On pourrait aussi taper :-{) . Facile ! LOL.

Ah, et n’oubliez pas le smiley s’applique à ce qui le précède. Pas à ce qui le suit. Et puis, si vous voulez insister, il vous suffit d’augmenter le nombre de signes apès les deux points (:) ou le point virgule (;). C’est cool, non, 8D !

Il convient de même de s’assurer que ces caractères vont bien être pris en compte par l’imprimeur à qui il a été décidé de confier l’impression des documents comportant des émoticônes. D’où l’intérêt de bien choisir son imprimeur. ‘-)

Evidemment, la question ne se pose pas si on utilise l’imprimante personnelle à laquelle sont connectés les différents appareils.

 

Impression des émoticônes de la planche à dessin

Ici, la problématique est un peu différente. La recherche de sens est toujours la même, le souci de son exactitude aussi, mais son rendu imprimé va dépendre de son design et de toutes les spécificités propres à l’impression papier.  

Sur le plan design, les émoticônes peuvent être reprises telles qu’elles figurent dans les différents guides. En général, leurs couleurs restent les mêmes, mais leurs dimensions peuvent varier en fonction de la mise en page du document. 

 

Impression des émoticônes de la planche à dessin
Impression des émoticônes de la planche à dessin

 

C’est le cas, le plus simple. Car, rien n’empêche les graphistes de « jouer » librement avec les émoticônes et de les détourner. Dans ce cas, les émoticônes servent de base à une création graphique originale. Pour cela, bien sûr, il est plutôt conseillé de se faire assister par un studio graphique professionnel. Il suffit la plupart du temps de spécifier ce que l’on désire en demandant, par exemple, un devis sur mesure.

 

Les émoticônes, nouvel alphabet au service de la communication non verbale

Les émoticônes sont devenues incontournables pour enrichir émotionnellement, ou visuellement, une communication non verbale contrainte par les formats des supports qu’elle utilise. On aurait donc tort de s’en priver dès lors que leurs grilles de lecture sont faciles d’accès. Mais facilité ne veut pas dire approximation.  

Par conséquent, pour que l’efficacité soit au rendez-vous, il est plus que souhaitable de bien vérifier le sens des émoticônes qu’on utilise, et surtout de respecter toutes les spécificités propres aux différentes phases de la chaîne graphique : création, pré-presse, impression et finitions sur presse et hors presse.

Cela dit, attention, les émoticônes, ça ne plait pas à tout le monde.  Dans son livre « La vie en mieux », Anna Gavalda n’y va pas par quatre chemins : 

Emoticône. Le nom est aussi vulgaire que la chose. Je hais ces trucs de feignants. Au lieu d’exprimer un sentiment, on l’expédie. On appuie sur une touche et tous les sourires du monde sont pareils. Les joies, les doutes, le chagrin, la colère, tout a la même gueule. Tous les élans du coeur se retrouvent réduits à cinq ronds hideux. Putain, quel progrès … 

😀

 

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